« Vivre avec nos morts » de Delphine Horvilleur


RÉSUMÉ

Être rabbin, c’est vivre avec la mort : celle des autres, celle des vôtres. Mais c’est surtout transmuer cette mort en leçon de vie pour ceux qui restent : « Savoir raconter ce qui fut mille fois dit, mais donner à celui qui entend l’histoire pour la première fois des clefs inédites pour appréhender la sienne. Telle est ma fonction. Je me tiens aux côtés d’hommes et de femmes qui, aux moments charnières de leurs vies, ont besoin de récits. » 

A travers onze chapitres, Delphine Horvilleur superpose trois dimensions, comme trois fils étroitement tressés : le récit, la réflexion et la confession. Le récit d’ une vie interrompue (célèbre ou anonyme), la manière de donner sens à cette mort à travers telle ou telle exégèse des textes sacrés, et l’évocation d’une blessure intime ou la remémoration d’un épisode autobiographique dont elle a réveillé le souvenir enseveli.

Nous vivons tous avec des fantômes : « Ceux de nos histoires personnelles, familiales ou collectives, ceux des nations qui nous ont vu naître, des cultures qui nous abritent, des histoires qu’on nous a racontées ou tués, et parfois des langues que nous parlons. » Les récits sacrés ouvrent un passage entre les vivants et les morts. « Le rôle d’un conteur est de se tenir à la porte pour s’assurer qu’elle reste ouverte » et de permettre à chacun de faire la paix avec ses fantômes…

  • Éditeur ‏ : ‎ Grasset (3 mars 2021)
  • Langue ‏ : ‎ Français
  • Broché ‏ : ‎ 234 pages
  • ISBN-10 ‏ : ‎ 2246826942
  • ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2246826941


MON AVIS

L’auteur évoque au fil de ces 11 chapitres, différentes façon d’approcher la mort. Comment l’apprivoiser. Comment l’expliquer. Elle parle tour à tour de personnes de son entourage ou de personnalités. Elle narre des anecdotes de son enfance ou de sa vie de rabbin, des moments qui l’ont marqué. Elle y parle de sa religion, de son pays, de sa famille en toute pudeur.

Elle raconte le lien qu’il peut y avoir entre plusieurs éloges funéraires. Comment des familles ont peur de la mort, peur de ne pas connaître leurs défunts, peur de ne pas savoir quoi dire pour que le défunt soit honoré comme il le faut.

Elle parle aussi des ressemblances de vie qu’elle peut percevoir avec ses propres défunts (Réf. chapitre Sarah et Sarah). Des histoires du passé qui doivent rester secrètes (Réf. chapitre Sarah et Sarah, chapitre Simone et Marceline). Comment avec des mots adaptés à son interlocuteur, elle doit annoncer ou répondre aux questions de la mort (Réf. chapitre Le frère d’Isaac).

 

Page 154 : “Les rites du deuil sont là pour accompagner les disparus, mais plus encore pour accompagner ce qui restent. Le rituel doit leur permettre de traverser une épreuve, celle de la survie, qui par définition n’est pas entre les mains du mort.”


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